Le jeudi 7 février 2019
à partir de 19h15

Enfance et transformation des violences éducatives ordinaires en puissance de créativité

Conférence-échange libre et gratuite menée par l’association Motris-Metz et son groupe Alter’éducations ainsi que Ecologie de l’enfance Colibris 57. Comme nous sommes dans un bar consommer une boisson est un acte bienvenu...

Aux origines de la violence, il y a toujours la volonté plus ou moins consciente de faire le bien des autres malgré eux.

Cette manière de faire bafoue les dispositions spontanées primaires de l’Enfant et de l’être humain.

ces derniers sont:

LE JEU

Observons un petit enfant. Que fait-il lorsqu’il est en paix - Il joue. L’enfant joue sans discontinuer si on lui en laisse la possibilité (quelques soient les circonstances et l’environnement (humain et social : guerre, misère, luxe…)

L’ENTHOUSIASME

L’Enfant peut s’émerveiller et s’enthousiasmer à l’infini pour chaque chose qu’il a à sa portée.

Des études cliniques ont permis de calculer qu’un petit enfant a des élans d’enthousiasmes (que l’on remarque par scanner au niveau de l’activité cérébrale) environ toutes les 2 à 3 minutes.
Un adulte, lui, ressent cet élan d’enthousiasme environ 2 à 3 fois par an !!

Selon d’autres études cliniques réalisées par des neurobiologistes, le JEU et l’ENTHOUSIASME sont des dispositifs natifs (que l’on possède à la naissance) parfaits pour apprendre.

Et même, le développement cérébral est favorisé par l’enthousiasme : ce dernier est donc un engrais cérébral inné, infini.

Nous pouvons donc dire que cet enthousiasme est la seule ressource terrestre inépuisable, gratuite, et même renouvelable à volonté, car plus nous nous enthousiasmons, plus nous avons envie de revivre cette sensation de plaisir !

LA CURIOSITÉ

C’est là une prédisposition primordiale pour la croissance d’un enfant. En effet, la curiosité va le pousser à s’intéresser à un domaine, à l’appréhender, à ressentir de l’enthousiasme face à la masse de connaissances et aux compétences qu’il va développer.

Aussi, être curieux, jouer et ressentir de l’enthousiasme est le moyen le plus simple et le plus sûr d’acquérir connaissances et apprentissages.

D’ailleurs, nous tous pouvons en témoigner. Qui ne s’est pas passionné pour un sujet donné - Une langue vivante, un sport ou toute autre activité - Vous rappelez-vous une souffrance, une obligation à apprendre, à maîtriser cette activité - Non, bien sûr, vous auriez même pu passer des heures entières à parfaire vos connaissances/compétences.

Comme mon Fiston, qui des jours durant, a lu, questionné, dessiné des camions de pompiers

jusqu’à connaître leur fonctionnement et leur descriptif par cœur.

Alors que, si vous réfléchissez à la façon dont vous avez appris quelque chose qui ne présentait aucun intérêt pour vous, n’éveillait aucune once de curiosité ni n’allumait aucune flamme d’enthousiasme,vous avez certainement ressenti un malaise, une obligation, un sentiment de contrainte et d’échec face à l’apprentissage difficile de ce domaine.

Comme ma Perle qui a subi brimades et humiliations dans son apprentissage de l’écriture.

Qui en a tellement souffert qu’elle n’a plus su écrire pendant plus d’un an.

Mais voilà, dans notre société au cadre rigide, où chacun doit se cantonner à une case bien précise, les adultes estiment de leur devoir d’imposer ces apprentissages aux enfants. Dans un ordre donné, selon des études, des réflexions de soi-disant experts de l’enfance (marcher à tel âge, dormir une nuit complète, connaître une quantité de mots définie à un âge défini, savoir compter, conjuguer, obéir etc etc….)

Mais forcer notre petit enthousiaste à rester sagement dans une seule case ne mène qu’à une chose : brimer et freiner son enthousiasme inné et effacer ses dispositions spontanées pour des apprentissages qui lui sont propres afin de lui imposer nos dispositions et nos attentes.

Un enfant, par son attachement intense à son référent primaire, choisira d’instinct de combler nos dispositions plutôt que les siennes.

Mais, me direz-vous, si l’environnement de l’enfant n’est pas disposé à favoriser l’éveil et la curiosité de l’enfant (milieu social, environnement culturel, circonstances familiales), il faut bien que quelqu’un ou quelque chose se charge de l’intéresser, de lui ouvrir les voies de l’apprentissage - (crèche, écoles, facultés etc…)

Que nenni, que nenni.

Il n’y a pas de dispositions (milieu social, environnement, circonstances (disponibilité de l’adulte, etc…) favorables à l’évolution de l’enthousiasme, c’est l’inverse.
L’Enfant est instinctivement curieux et enthousiaste. Il n’a aucun préjugé, ni « a priori » : il va vers l’autre sans tenir compte de l’âge, de la race, de l’origine, du milieu social.
L’Enfant est sociable par excellence. Il va de lui-même se rapprocher, entrer en lien avec l’autre (quelqu’il soit) par intérêt commun, par partage (collectionner les bouchons comme Papi – bricoler une moto comme le voisin, jardiner comme Papa) et non pour trouver un miroir à lui-même.

Et là, vous vous interrogez : mais - Et les enfants de son âge - Comment peut-il les rencontrer s’il est « exclu » du système classique (école, collège etc..) ?
Pourquoi aurait-il absolument besoin de rester avec ses semblables - Bien sûr, il sera enthousiaste de partager des jeux et des expériences avec un camarade du même âge. Mais il le serait tout autant avec quelqu’un de 50 ans plus âgé. C’est le partage et l’enthousiasme qui le motivent, et non la condition sociale
Cantonner l’enfant à rester avec ses pairs est le meilleur moyen d’annihiler son enthousiasme et ses dispositions spontanées.

Autre idée reçue : l’adulte doit imposer – par un cadre, des limites – une discipline pour apprendre l’autonomie à l’Enfant.

On me reproche d’accorder trop d’importance à mes enfants, de trop leur laisser de liberté.

Alors que ce n’est que du respect face à leurs dispositions spontanées, leur identité.

J’ai appris, énormément, intensément, grâce à eux. Avec enthousiasme et confiance.

Hors, plus l’attachement est fort et intense, prolongé, plus l’enfant acquiert de l’autonomie. Rassuré, confiant en ses référents d’attachement primaire et les sachant absolument fiables et constants (mère, père, autre adulte qui lui a prouvé son attachement et sa confiance dès la toute petite enfance), l’enfant n’aura pas peur d’évoluer en autonomie, de rencontrer des obstacles, des difficultés. Ainsi libre de ses actes, il ne ressent pas les peurs et les tabous de l’adulte, se sait capable.

Comme mes enfants. Que je n’ai jamais laissés pleurer, que j’ai porté, soutenus, accompagnés.

Je suis souvent surnommée « maman-poule » par mon entourage, on m’a fort souvent reproché de trop les couver, d’être trop tendre, voir trop fusionnelle. Alors qu’il n’en est rien. J’ai seulement suivi mon instinct primaire qui me dicte d’éviter toute souffrance à mon enfant, en le rassurant quand il pleure, en le consolant quand il souffre. J’ai simplement refusé de l’humilier en le punissant, refusé de vouloir à tout prix qu’il rentre dans une petite case.

De plus, donner son « accord », montrer son enthousiasme et sa bienveillance face aux expériences/découvertes/apprentissages de l’Enfant le conforte dans son envie/sa volonté et lui laisse la pleine possibilité d’être enthousiaste et donc de développer des compétences élevées dans le domaine qui l’enthousiaste.

Car la compétence n’est qu’un effet secondaire de l’enthousiasme. Et non l’inverse. Nous ne sommes pas heureux d’être compétents. Mais nous sommes compétents car nous avons été heureux (enthousiastes) lors de l’apprentissage de ces compétences.

Et là est toute la différence entre ces compétences acquises dans l’enthousiasme et la confiance, et des qualifications (diplômes, études supérieures etc..) que nous aurons acquis par des apprentissages codés, dictés par la société, imposés dans un rythme pas forcément en cohésion avec nos dispositions spontanées.

La société nous dit qu’il est nécessaire d’apprendre l’effort, de devoir vivre la difficulté, de savoir dépasser ses limites.
Imposer un effort intense à un individu conduit immanquablement à l’échec. Alors que si il y a enthousiasme, plaisir intense, l’individu est capable de dépasser ses limites, de démultiplier ses forces, grâce au plaisir ressenti devant le dépassement de soi.

Comme mon Fiston par exemple : sa marotte en ce moment est de passer l’aspirateur.

A 5 ans, il n’a pas la taille adéquate à cet appareil.

Trop lourd, difficilement maniable, trop grand pour mon toutpetit.
Mais Fiston n’en a cure.

Inlassablement, il continue à traîner l’aspirateur, à se débattre pour tenir le manche correctement,

à lutter contre la force d’aspiration qui freine son avancée.

Et il accomplit ces efforts surhumains, il lutte contre les obstacles avec le sourire aux lèvres,

fier comme un Pape, heureux comme tout.

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Et là est la clé de tout apprentissage : le PLAISIR, l’ENTHOUSIASME.

Alors, comme le disent si bien Arno et André STERN (auteurs de Et je ne suis jamais allé à l’école, Actes Sud, 2010), reculons-nous. Observons nos enfants. Laissons les s’enthousiasmer, se passionner pour le même jeu des heures, des jours durant. Acceptons leur évolution personnelle, sans chercher à tout prix à les voir accomplir ce qu’un pédiatre, un instituteur ou un psychologue nous incite à leur apprendre.
Et faisons de même !
ENTHOUSIASMONS-NOUS !

https://motris.fr/equipes/reflexion/altereducations/
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Région : Grand Est

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