Jacques le Fataliste
Porter un roman sur le théâtre peut parfois paraître incongru. Jamais avec Diderot dont toute l’écriture respire le théâtre : n’écrit-il pas déjà sous forme de dialogues - Justement, le romancier Diderot sera notre premier personnage ; et le sujet de notre « Jacques » sera le sujet même du roman : la création romanesque. Nous avons choisi de montrer Diderot à son écritoire, se débattant avec ses idées et ses personnages, les faisant surgir dans un beau désordre de son imaginaire, les y replongeant lorsqu’ils le contrarient, les faisant reparaître.
Avec Yvon Wust, Charles Uguen, Marc Schweyer, Margot Becker, Pierre Raby, Robin Egloffe, Geoffrey Goudeau, Marie Paillat, Emma Massaux, Lina Hajjam
Jacques le Fataliste
A l’instar des héros de En attendant Godot, Jacques et son maître s’avancent sous un ciel vide, à la rencontre du hasard qui n’est que l’autre face de la nécessité : le capitaine de Jacques lui a enseigné que tout était écrit sur un « grand rouleau » dont on ne pouvait par avance décrypter l’écriture. L’auteur en est inconnu - comme celui du texte d’ailleurs qui se cache pour échapper à la censure…
Jacques et son maître chevauchent donc « sans savoir où ils vont, quoiqu’ils sachent à peu près où ils voudraient aller, trompant l’ennui par le silence et le bavardage. » Le bavardage surtout, car les héros de Diderot aiment furieusement les histoires, les conter aussi bien que les entendre, les inventer même ! Ils sont à l’image de leur auteur : amoureux fous de la vie. Et la vie n’est-elle pas invention perpétuelle ?
L’austère fatalisme de Spinoza et du capitaine a finalement peu de prise sur Jacques, son maître, l’hôtesse du Grand Cerf, sur tous ces personnages hauts en couleur qui constituent l’admirable ménagerie du roman. Ils se contentent de raisonner un peu leurs incohérences pour justifier tout de même d’être sortis de la plume d’un « philosophe », mais à son instar ils s’écartent à tout moment du raisonnement. « Ils sont comme vous et moi : sujets à oublier leurs principes. » L’essentiel est leur force de vie, leur force de joie qui les induit à préférer à tout l’amour, et les contes d’amour. « Un, deux, trois, quatre contes d’amours que je vous fais ! En vérité, nous dit Diderot, l’on vous tient aux contes d’amour depuis que vous existez, et l’on vous y tiendra longtemps encore. Cela est merveilleux… »
Mercredi au samedi, 20H30
Dimanche à 17H
Lieu : Cube Noir, CREPS
Adresse : allée du Sommerhof (à côté du CREPS)
Ville : Strasbourg
Quartier : Quartier Koenigshoffen/Montagne Verte
Département : Bas-Rhin
Région : Grand Est
Pays : France
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